Zèle féministe ou terrorisme identitaire ?

Femme d'hier et d'aujourd'hui.

Le 21ème siècle nous dévoile une des plus grandes et des plus longues guerres que l’être humain s’est évertué à taire. Au-delà des guerres mondiales, en marge de chaque civilisation européenne et internationale, se joue une lutte silencieuse, qui fait plus de ravage que n’importe qu’elle autre guerre. Aucune civilisation n’est de nos jours épargnée. L’Histoire du monde nous en rappelle les faits et méfaits, par petites touches, sans arriver à titiller les consciences ni éveiller les responsabilités. Dans certains pays où « la loi du silence » règne en maître, comme à Madagasikara par exemple, l’inimaginable, l’innommable se produit au quotidien. La Femme, mère de tous les êtres humains, en est la victime par excellence. Elle est la proie de violences caractérisées, floutées et cachées aux yeux de tous. C’est ce problème intestinal, vieux comme le monde, que nous nous proposons d’étudier aujourd’hui, en mettant en lumière les tenants et les aboutissants de la virulente cruauté humaine et l’inertie des politiques à y mettre un terme.

Afin de ne pas commettre d’impairs, nous focaliserons notre exposé en mettant en face à face deux pays que nous connaissons bien, Madagasikara[1] et la France, dont l’Histoire commune démontre l’existence d’un lien « existentiel » et concomitant, voire même permanent depuis la colonisation à nos jours. Examiner la Femme, c’est voir ce qu’elle représente : pour l’humanité et/ou pour l’homme, depuis l’ancien temps biblique[2] à aujourd’hui. Nous tenterons aussi d’appréhender son rôle et sa place, ses droits et devoirs, qui influencent nos actes, notre comportement et notre avenir. Nous mettrons en confrontation deux grandes civilisations : l’une (Royauté[3] malagasy) disparu prématurément de l’Histoire de l’humanité suite à la colonisation française, l’autre (République française) résistant jusqu’ici à l’Histoire. Nous n’allons pas traiter ici de la colonisation proprement dite, toujours source de discordes politico-historiques entre ces deux pays, mais nous l’indiquons à titre d’exemple, afin de mettre en évidence cette différence fondamentale (place, rôle, droits et devoirs), entre la femme malagasy et la femme française. Il nous faudra aussi indiquer, certes les méfaits de la colonisation, mais aussi ses conséquences sur l’être humain Malagasy. Pour rendre ce contexte difficile beaucoup plus compréhensible, il faut traiter le sujet primordial de l’Identité, en termes de perte, de transmutation, d’annihilation, etc. Les « spécialistes » étrangers (majoritairement français) s’évertueront à la mise en place par octroi d’une nouvelle identité, inapplicable[4] à ce peuple. Le floutage[5] des données historicomémorielles, exposé telle une vérité historique fiable, se conjugue savamment avec les principes de vexation mortificatoire identitaire[6] du genre féminin, à Madagasikara. Ainsi, nous pourrons peut-être donner des éléments de réponse aux questions comme : La Femme peut-elle disparaître de la face du monde ? Est-elle vraiment utile à l’humanité ?

Histoire, identité d’hier.

Généralités connus en Occident et dans le monde.

Le genre féminin s’exprime sous deux formes : la féminité, qui est une caractéristique féminine, comme le charme, dans l’expression « cette femme a du charme » ou « un charme ravageur ». Il s’agit d’une lecture sexuée du regard extérieur de l’homme sur la femme, qui devient par conséquent « objet » de désirs. L’interprétation masculine apposée à la femme concorde parfaitement avec la définition même du mot « féminin(e) ». Celle-ci exprime à la fois un des genres grammaticaux, appliqué dans la langue française, aux noms d’être femelle et à une partie des noms désignant des choses. Ainsi, la femme est en écart avec l’homme et devient, par l’usage de cette étiquette, une simple représentation des aspirations ou des images dépréciatives d’un être humain sur un autre d’emblé inférieur et soumis.

Lorsque le processus de féminisation se met en place, on laisse libre court à toutes les discriminations qui soient. Pour féminiser, il faut entendre « faible », « fragile », par extension « peureux ». L’homme est aussi victime de ce féminisme extrême lorsqu’il est tantôt considéré comme « efféminé » ou tantôt relégué au rang des « femmelettes » ! Cet état abusif de dénigration volontaire vise à toucher au plus près l’identité (dans son ensemble), y compris les devoirs et les droits. Le genre masculin affecté par cet étiquetage commode, devient aussi vulnérable qu’une femme, le fragilisant dans ses fondements physiques et ses repères moraux. De nombreux écrits coloniaux reflètent ce désir de l’inférieur, où l’on place usuellement les colonisés au rang de la femme, précisément de la femme-enfant. Le désir du maître, du colonisateur, est de créer et de promouvoir une soif de tutelle et d’éducation, afin de consolider son pouvoir, son contrôle sur l’Autre, justifiant ainsi l’œuvre civilisatrice nourrie par la sévérité et la dureté d’une certaine politique.

La femme, du latin femina, est un être humain de sexe féminin. La fille devenue adulte est une femme, mais une femme mariée est appelée épouse. Cette dernière est considérée comme étant la « moitié » de l’homme. Le mariage, de l’homme et de la femme, induit une certaine logique dite de la « parité », car l’un comme l’autre sont deux moitiés identiques ne formant alors qu’un tout uni et unique. D’où l’expression « L’union sacré du mariage », où le mot « sacré » est en fait une référence biblique, en rappel au premier mariage sur terre : Adam et Ève. En effet, la bible est une œuvre qui nous renseigne, tant bien que mal, la venue de l’Homme sur terre, sa création et celle de la femme. Ces récits concernant la création sont inscrits dans le livre de la Genèse. Il est dit, Gen.1 : 7, « L’Éternel Dieu forma l’homme de la poussière du sol ; il insuffla dans ses narines un souffle vital, et l’homme devint un être vivant ». Plus loin, il est écrit, Gen.2 : 18, « L’Éternel Dieu dit : il n’est pas bon que l’homme soit seul ; je lui ferai une aide qui sera son vis-à-vis ». Quelques versets plus bas, Gen.2 : 21-24, « Alors l’Éternel Dieu fit tomber  un profond sommeil sur l’homme qui s’endormit ; il prit une de ses côtes et referma la chair à sa place. L’Éternel Dieu forma une femme de la côte et il l’amena vers l’homme. Et l’homme dit : cette fois c’est l’os de mes os, la chair de ma chair. C’est elle qu’on appellera femme, c’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère et s’attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair ». Selon la Bible donc, l’Éternel Dieu créa l’homme avant la femme. Cette dernière fut créée pour venir en aide à l’homme car il n’est pas bon pour l’homme de vivre seul. Ceci est clair : l’homme a besoin d’aide et la femme est la force dont il a besoin. Ce descriptif ne signifie-t-il pas que l’homme ne peut vivre sans la femme ? Quel est donc ce « besoin » de l’homme ?

Biologiquement parlant, l’homme a besoin de la femme pour se reproduire, tout comme la femme a besoin de l’homme pour avoir des enfants. Ce couple ainsi formé (homme/femme) s’assure ainsi pérennité et descendance. Ces deux êtres sont donc complémentaires puisque la femme est le « vis-à-vis » de l’homme. Cette connaissance démontre qu’il y a déjà parité entre les deux sexes : aucun n’est inférieur à l’autre dans ce système. De cette logique se créent diverses civilisations : création naturelle de l’Être. Cependant, ce « vis-à-vis » alimente l’imaginaire créatif de l’homme et l’inscrit davantage dans un cercle vicieux, fomentateur de jalousie entre les hommes, mettant volontairement à mal le statut (droits et devoirs) de la femme. Ainsi, l’homme a le devoir et la responsabilité première de prendre les commandes de la vie : pleine autorité sur tous les êtres de la terre et sur les choses qui l’entoure et s’insurge de son égalité avec la femme tout en courant le risque de s’autoproclamer « Être supérieur ». Dans tous les domaines, il est « supposé » être le maître absolu. De cette idée découle une grande partie, si ce n’est la totalité des civilisations occidentales. Ces dernières se caractérisent par des régimes patriarcaux, où le patriarche laisse leur place à leurs fils : le père fait don par transmission du pouvoir. Tous les domaines de la vie sont concernés, allant de la politique à celles des décisions cruciales de la vie (familiale, économique, sociale, culturelle, etc.). La femme n’y tient qu’un second rôle pseudo actif, où elle est « reine » de son foyer. Elle y travaille gratuitement pour le bien de tous (mari, enfants) : elle se doit d’éduquer ses « progénitures » selon les ordres (lois dictées) de son mari (culture, identité), elle s’occupe de la cuisine et du ménage. Mais cette vie de servitude permanente la place en situation d’infériorité face au regard masculin, ce qui ne diverge pas de l’identité de la femme dans les pays arabes, du Golf ou en Orient. Souvent dans ces contrées, la femme est « l’objet » de la servitude par excellence et où l’homme[7] (le genre masculin) en est le maître. Cette situation de « femme esclave » renforce l’idée selon laquelle la femme n’est plus l’égale de l’homme, comme l’on vient de voir plus haut, mais obtient un droit de vie et de mort en étant au service exclusif de l’homme. Celui-ci se hisse au rang de Dieu et la femme lui doit obéissance par la servitude. Tels sont les devoirs de la femme envers l’homme selon une certaine mentalité propre à ces pays, comme dans les pays musulmans par exemple. De ce fait, la femme n’a pas d’identité propre, ni âme, ni conscience. Elle n’a pas droit à la libre parole car ce qu’elle dit ne doit jamais avoir une incidence sur le comportement et les actes de son maître tout puissant. En cela, la femme devenue esclave de l’homme, ne peut à long terme que se révolter contre son bourreau, tel un peuple qui ne peut supporter une trop longue injustice où le mal et la violence demeurent impunis. En somme, la gente féminine doit mener une vie cachée, une existence invisible dans un monde d’hommes.

Le Choc des civilisations : France-Madagaskar[8].

Nous avons parlé plus haut, d’une civilisation anéantie par la colonisation française. L’histoire de la souveraineté malagasy raconte que les dynasties royales d’avant 1895 étaient en grande partie sous les règnes successives des sœurs: Reines Ranavalona I, II et III. La politique de l’île était gérée par des femmes, de « Grandes femmes », dont la diplomatie et le respect d’Autrui, se composaient d’actes et de comportements qui n’avaient pas d’égal chez les hommes de ce pays. D’une main de maître, elles instaurèrent la Constitution, les premières écoles, la justice, les méthodes et stratégies de guerre, en somme une civilisation autonome et indépendante. Les ambassadeurs étaient des hommes très cultivés, sélectionnés parmi les intellectuels de la Cour royale, pour offrir la meilleure image de l’île au monde entier, respectant ainsi la tradition occidentale de « l’homme de pouvoir ». Le but n’est pas de se donner en spectacle, mais de respecter les lois (droits et devoirs) régissant les civilisations étrangères[9] qui sont en relations économiques avec Madagaskar. Plusieurs sceaux et traités commerciaux internationaux[10], seront établis grâce à ces délégations diplomatiques merina[11].

Sceau du Ministère de la GuerreSceau du Ministère des Affaires Etrangères 

 Source : Thèse confidentielle.

Les règnes dynastiques matriarcaux plaçaient la femme au plus haut rang de l’échelle sociale. Sa vie et son rôle dans la société malagasy, traditionnelle et ancestrale, ont une très grande importance. La femme est le loharano (source de vie). Elle donne la vie et transmet la culture, l’Identité, la langue et la religion, comme l’ont fait leurs ancêtres immémoriaux d’origine hébraïque. Les traditions, les mœurs, les us et coutumes, etc., sont érigés à partir de cette identité-mère : la Femme est le modèle socioculturel par excellence et la gardienne de la Mémoire et de l’Histoire des origines du peuple. Pour protéger son royaume et assurer la paix dans son pays, une Reine malagasy est obligée d’user de la force, voire même devenir sanguinaire. Ce fut le cas de Ranavalona 1ère, identifiée par ses assaillants[12], sous le surnom de « Reine sanguinaire »[13]. Le fait même de protéger son pays d’attaques extérieures pouvant mettre à mal son pouvoir et a fortiori anéantir une civilisation, est un acte traduit par les colonisateurs français comme étant une barbarie à l’état pure. Cette réprobation franco-européenne s’illustre encore aujourd’hui par le fait de contraindre, par tous les moyens, l’État israélien, d’abandonner son peuple et sa nation à tous ses agresseurs. Cette stratégie politico-économique vise non pas à fragiliser le système israélien, pour le rendre plus « docile », mais s’attaque uniquement à son Identité, à l’essence même de son existence sur la Terre. En somme, c’est « Tuer dans l’œuf ».

Ces périodes glorieuses de l’Histoire malagasy n’ont de cesse de raconter et de porter à la connaissance des descendances royales et du peuple tout entier, que le rôle et la place de la figure féminine, des anciens temps, avait une importance primordiale dans la société et sur la politique intérieure et extérieure d’autrefois. La Reine, Mère de la nation et mère de ses enfants (princes, princesses), est la référence absolue : se doit de montrer le bon exemple à toutes les femmes de la nation et exhorte les hommes à les protéger, à subvenir à leurs besoins, à rester leurs « vis-à-vis » permanent au quotidien. Ainsi, une Merina[14] est véritablement la reine de son foyer, sa parole est écoutée, sa culture comme son identité sont respectées. Elle gère les ressources et les finances de son foyer et décide de ce qui est bon de faire pour sa famille. Avant le mariage, l’homme à marier doit offrir le vody-ondry (dote) à la famille de la mariée, afin de lui montrer qu’il tient à elle et lui prouver son respect. Le mariage est une union à vie et ne peut être défait que par la mort. Il est interdit de divorcer car la religion hébraïque ne le permet pas. De plus, l’estime que l’on a de ses enfants sont tels qu’il est strictement interdit de les abandonner à leur sort ou de les placer au rang de « victimes ». Les enfants sont la richesse et la fierté du couple. L’enfant est protégé aussi bien que la nation elle-même puisqu’il est l’avenir du pays. Du moins tel était le cas à cette époque.

A l’arrivée de la colonisation française, toute la vie bascule : identité, traditions et mémoires sont bafouées, floutées voire éradiquées. La notion de déculturation[15] prend ici tout son sens et le processus d’acculturation est de nature planifiée[16], contrôlée et son application sur le long terme. La dernière Reine fut kidnappée et envoyée pour une première étape d’exil sur une des nombreuses dépendances de Madagaskar[17], devenue aujourd’hui « l’île de La Réunion »[18] (département français), avant d’être déplacée sous la torture à Alger (sous contrôle français). Cette méthode barbare et primitive sert uniquement de marqueur indélébile sur la mémoire et l’histoire de Madagaskar: lorsque la Mère disparaît, il n’y a plus de raison d’être ni d’exister, tout comme le cœur qui s’arrête de battre. L’Homme perd sa force et se fragilise. Il devient une proie de choix, nu, à découvert, facile à fourvoyer, à dompter, à persécuter, à exterminer. Cette trace historicomémorielle demeure une blessure béante qui ne se refermera jamais. L’image et la représentation de la Femme de pouvoir est et restera « la bête noire » de la France. « L’intervention française s’impose donc qui ne fera que ratifier le savoir en libérant tout un peuple : l’exclusion consommera le rejet, l’ordre reviendra quand le bannissement de la Reine suivra sa déchéance, barrant la route au désir insatiable »[19]. Ce moment historique convoque un passé « noir » qui ne passe pas, comme un rappel historicomémoriel de cette France de 1789, montrant la violence d’un peuple révolutionnaire abolissant le pouvoir monarchique en éliminant, par décapitation, leurs représentants royaux, pour accéder désormais à une République et à la démocratie. Ce drame calqué par importation est appliqué sur la civilisation merina, détruisant tout sur son passage. Cette éradication du pouvoir royal marquera à jamais la mémoire d’un peuple pacifique. Tel un « Mal radical »[20], il traduit bien les disa disa (mépris) d’hier et d’aujourd’hui, contre un envahisseur dont l’occupation des terres ancestrales demeure un inapaisable désir.

L’image de la femme est détruite et complètement effacée par gommage de l’Histoire. Ce sera la marque du legs indélébile d’une nouvelle ère, plus destructrice que jamais, celle de l’application systématique et à long terme de la vexation mortificatoire identitaire[21], où l’identité nationale brisée, efface du même coup, l’unité nationale (la nationalité Merina, la Constitution royale et la langue nationale sont abolies) et le respect immuable des hommes envers les femmes. Cet ethnocide est un processus visant la destruction totale, immédiate et irréversible des traits culturels fondamentaux originels du peuple malagasy. L’île se met alors à l’heure occidentale et est obligée d’accepter une nouvelle identité : la femme est l’inférieure de l’homme. Cette nouvelle conception de la vie est une discrimination volontaire et violente appliquée au genre féminin. Elle doit dorénavant servir et se taire comme dans tous les pays musulmans où la femme n’est qu’un outil.

Pour l’envahisseur, le colonisé n’est qu’un « animal » comme un autre grâce à la fameuse « politique des races ». La « pacification »[22] s’exercera en réalité sur les hommes à coloniser, les forçant à adopter une identité, une culture, des mœurs, us et coutumes qui leurs sont inconnus et qu’ils sont obligés d’assimiler, sur leur propre territoire, s’ils espèrent avoir la vie sauve. Bouillon nous rappelle cette période, précisant « Avant tout, je veux affirmer que nous nous trouvons, en Imerine[23], devant un peuple, non pas gangréné comme on le dit, mais, au contraire, d’une vitalité très forte, en même temps d’une intelligence troublante et d’une souplesse incomparable ; […] qu’il ne suffit donc pas de les avoir vaincus, humiliés, terrorisés, mais qu’il faut se hâter d’en faire la conquête morale, si nous voulons rester utilement dans leur pays ». […] « …jusqu’à ce jour, nous avons jugé le houve très superficiellement, avec nos habitudes de railleries pour les mœurs les coutumes et les idées qui diffèrent trop des nôtres » […] « le houve, comme le poisson est un animal à sang froid »[24]. Plus loin, Bouillon note « Si la froideur est femme, la douceur est enfant, et le Houve comme la femme n’est peut-être en vérité qu’une femme-enfant »[25]. Quelle est donc la mission de cette colonisation par pacification des Malagasy ?

Les militaires-missionnaires[26] français (de l’époque) civilisent en abolissant la royauté : ceci consiste à rapporter par importation, des faits politico-historiques français dans un pays colonisé, sans prendre conscience des différences entre les deux mondes. Le « Choc des civilisations » est en marche pour anéantir sous prétexte de vouloir civiliser des « barbares ». Ainsi se met en place une véritable machine de guerre appelée « processus d’aveuglement dissolutoire vésanique »[27], fonctionnant par le rejet automatique et systématique de l’identité de celui qui est colonisé, en fonction des affects (émotions et sentiments) qui émanent de chaque contexte d’application (politique, économique, sociale, culturel). Bouillon constate qu’« Après avoir écrasé les populations malgaches sous la terreur, …. La France a une mission supérieure. Si elle colonise c’est d’abord pour civiliser. Elle est la généreuse France qui veut avant tout le bonheur des peuples qu’elle a soumise. […] Pauvre « accessoires empruntés au magasin de la comédie politique et humanitaire » ! En réalité, des « voiles hypocrites » parce qu’ils sont réels sans pour autant être illusoires : réels, puisqu’ils masquent délibérément la vérité de la colonisation, […] Ainsi, notre politique d’instruction des indigènes (…) nous sommes résolus à ne jamais accorder de droits »[28]. De Saussure L. citant Le Bon G., rappelle la conséquence réelle de cette politique colonisatrice, « L’éducation européenne transforme des êtres bons inoffensifs et honnêtes, en hommes fourbes, rapaces, sans scrupules, insolents et tyranniques envers leurs compatriotes, bassement serviles avec leurs maîtres »[29].  La mission civilisatrice « était bien simple : agir en vainqueurs loyaux. (…) Nous venons vous prendre la Mine comme une indemnité de guerre. Nous exigeons de vous, à notre profit et aux vôtres, les mêmes charges qu’autrefois, moins les abus. Vous n’êtes pas nos égaux, la nature ne l’a pas voulu. […] Ainsi la loi du plus fort peut-elle se déguiser, apparemment, sous la forme du contrat : octroi de quelques « avantages réels » et « d’illusions consolantes » contre le pillage des richesses et l’exploitation de la masse »[30].

Cette pratique discriminante condamne les Malagasy à une mort prochaine, du moins sous la période coloniale. L’identité de la femme disparaît au profit de celui de l’homme efféminé et infantilisé. Selon Bouillon, « (Le petit Malgache) retombe parmi des gens ignorants, paresseux et sans besoins, parlant une langue qui l’éloigne de la civilisation. […] Il faut conserver intacte l’identité occidentale d’où se tire l’énergie civilisatrice produisant chez l’indigène le tropisme assimilateur. L’écart Indigène/Européen doit donc demeurer absolu. […] Du Malgache, il n’y a ici rien à savoir, mais tout à posséder, tout à manipuler : « hypnose », magnétisme invincible où l’Européen lit sa fatalité »[31]. L’identité-mère annihilée favorise immanquablement l’apologie de la violence à Madagascar[32], alors même que le monde occidental s’évertue à promulguer et appliquer les fameux « Droits de l’homme ». La France coloniale instaure dorénavant de nouvelles lois et écrit une Constitution, similaire à la sienne, qui sera d’usage dans le pays colonisé.

Analakely

 

Depuis la « décolonisation » annoncée, Madagascar conservera ce nom colonial et est redevable d’une dette envers la France : « …la compromission lente, la servitude volontaire, la veulerie grégaire et la jouissance par procuration des violences déléguées, continueront de prendre leurs quartiers dans l’Espèce humaine. Elles sont toutes pourvoyeuses éternelles d’exécuteurs, dans la bisémie du terme : d’agents de services pour officines performantes du meurtre »[33]. Cette stratégie politique léguée s’affirmera après la fameuse indépendance (en 1960) à nos jours. Le pays ne connaîtra jamais plus ce que sont réellement les « Droits de l’homme ». Madagasikara ne sait pas faire la différence entre le bien et le mal, tant sa blessure est profonde et maintenue ouverte, malgré l’apparition incessante de Républiques dont les lois régissant ne sont applicables qu’en France. La féminisation à outrance de l’identité masculine malagasy provoque une disparition brusque de la raison d’être de la Femme dans le champ politique, économique, social et même culturel. La gente féminine n’a plus aucun droit et si elle résiste, c’est considéré comme un affront au système. La sanction est immédiate. On la condamne au silence, par tous les moyens possibles : torture, exaction, mise à mort, et peut-être pour donner l’illusion d’un certain degré de respect des droits de l’homme, elle est soumise à un virulent terrorisme intellectuel, comme c’est souvent le cas lorsqu’elle se retrouve, par on ne sait quel miracle, à l’extérieur de son pays, dans les pays francophones ou simplement en France, par exemple. La loi du silence et le « bâillonnage systématique » s’exercent lorsque la femme est considérée injustement, avec une grande frénésie et un zèle incomparable, comme « terroriste », sous le prétexte enfantin : ouvrir la bouche ne donne pas droit à quémander le respect de ses droits !

A la même époque, à partir des années 1960, le monde connaît une large dégradation (morale et responsabilité) face aux différentes politiques d’assimilation et d’exploitation outrancière des pays dominés. L’ethnicité comme outil politique pour les « autochtones », s’exporte et son succès médiatique sur le plan international ouvre les portes à une très grande mobilisation interne (régionale, nationale) et externe (internationale) garantissant un aboutissement positif aux combats pour l’indépendance, l’autonomie, la liberté. De cette lutte mondialement connue découle une Convention 169 de l’Organisation Internationale du Travail, qui devient le seul instrument juridique, reconnaissant actuellement aux peuples autochtones, les droits de propriété des terres sur lesquels ils vivent : reconnaissance internationale de ces droits. L’intervention d’InternationalWork Group for Indigenous Affairs (IWIGIA)[34] auprès de l’ONU, notamment les interventions discrètes mais efficaces d’Asbjorn[35] E., permet l’organisation d’une défense et d’une promotion des peuples autochtones. En 1969, Survival International voit le jour à Londres.

En 1992, la Coordination des Organisations Indigènes du Bassin amazonien (COICA) contribue activement à la formation d’une Alliance des peuples autochtones d’Amérique centrale, d’Amérique du Sud, d’Afrique, d’Asie et d’Océanie, afin de procéder à un regroupement massif des peuples, culturellement différents, mais contraints aux mêmes pressions économiques et environnementales. Cette Grande Alliance sert à dénoncer avec force l’exploitation irrationnelle des ressources naturelles (sol et sous-sol) de leur environnement et à demander aux Nations Unies, l’instauration d’un Tribunal International de Justice Environnementale, habilité à juger cet « écocide »[36]. Faisant suite à ces efforts internationaux, l’Assemblée générale de l’ONU proclame l’année 1993, « Année Internationale des Populations Autochtones », puis la Décennie 1994-2003, « Décennie des Peuples Autochtones ». Les objectifs étant de rompre définitivement avec les politiques d’assimilation et de développements industriels de plus en plus menaçants envers les pays anciennement colonisés.

Tous ces efforts internationaux ne trouveront jamais d’écho à Madagasikara, seule et isolée dans l’immensité de l’Océan Indien. La raison est simple, il existe dans ce pays et uniquement dans celui-là, un boycotte[37] permanent des tentatives de communications vers l’extérieur de l’île. La censure est volontairement abusive et concerne toutes les informations et les actualités malagasy. Cet interdit de communication est profondément installé dans ce pays depuis le Fanjanahatany (colonisation) où règne la loi du silence.

Journalistes muselés

Se taire ou mourir est le seul choix qui s’offre au peuple, tant au niveau local, national qu’international. La Constitution royale de Madagaskar[38] abolie par la colonisation française, oblige le pays à considérer son histoire passé comme n’ayant jamais existé. Le flou historique s’installe sur Madagascar[39], au profit d’une histoire greffée qui prend en contrepieds les mœurs, us et coutumes Malagasy. Bouillon rapporte que « L’Européen, docteur en madécassitude, s’affirmait désiré […] Il ne dément pas le Pontife ; il l’incarne précisément, puisant au réservoir des grandes classifications du savoir ethnologique (races inférieures/races supérieures) et du savoir tout court (bien et mal) le principe de son infaillibilité : L’inférieur y succombe à sa fatalité ; le voile est efficace : il y apprend à reconnaître la loi de son désir. « Tu es femme pour moi ; d’ailleurs tu n’es qu’une enfant ». Ainsi parle, infaillible et fatale, la psychologie coloniale »[40].

Le déni d’identité collective[41] prend alors son essor dès 1895 à nos jours, malgré les différentes révolutions identitaires, sévèrement réprimées par chacune des régimes républicaines, en place. Chaque République et leur régime se font, se défont et se refont sur la « Place du 13 Mai 1972 », à Antananarivo, avec leur lot de violences quotidiennes (scandales, exactions, viols, tortures, mutilations, corruptions, etc.) et de meurtres (crimes contre l’humanité, de génocides, etc.). Le non-respect des Droits de l’homme est devenu « la » Constitution, « la » règle constamment en vigueur. Les exemples sont innombrables et dévastateurs, décimant des populations entières, dans tout le pays et sur une très longue période de l’histoire. Bouillon  révèle que « La grogne des colons en matière de main d’œuvre est là pour attester que ce qui les oppose à l’administration n’est pas que du discours. De par l’échec de ses tentatives de recourir à « l’intérêt » et à la « confiance », l’administration en viendra à développer toujours de plus en plus un discours de la France civilisatrice et assimilatrice, tout en officialisant le travail forcé »[42]. Ce marquage indélébile de l’histoire s’ancrera pour toujours comme héritage inébranlable à Madagasikara.

De cet encrassement historicomémoriel, aujourd’hui encore, les crimes demeurent impunis et les responsables libérés de leur implication dans ces « meurtres de masse », ces génocides perpétuels. Et comme nous venons de le voir, la femme n’a plus ni rôle, ni place. Elle est comme morte, effacée de l’histoire commune dont elle fut la pierre d’angle de développement et de stabilité politique, économique, sociale et culturelle. Tuer une femme ou la faire disparaître est une abomination car elle est le reflet de la nation dans laquelle elle se meut et vit. La femme malagasy est comme un livre ouvert qui présente tous les aspects de la vie. Sa place dans la société (droits) et son rôle au quotidien (devoirs) sont l’essence même de la nation. Chaque femme a sa dualité historique : histoire propre et histoire commune. Les deux sont indissociables l’une de l’autre et permet à l’Étranger d’interpréter les jeux de pouvoir et les enjeux politiques qui s’exercent sur la vie des Malagasy. « C’est à la femme qu’il revient d’énoncer le vrai, d’avouer ce qu’elle est ; en elle le rapport de violence (viol et colonisation) se dédouanera de toute signification morale et politique. […] la violence n’est plus condamnable, mais souhaitable »[43]. Ainsi, la femme est aussi mémoire[44] puisqu’elle transmet le lovan-tsofina (héritage des oreilles), véritable âme[45] du peuple par sa présence en ce monde.

Histoire, identité d’aujourd’hui.

La femme à Madagasikara.

Comme nous l’avons si bien développé précédemment, l’image de la femme dans ce pays n’est pas gaie et respecte volontiers la loi des Francs Saliens, connue sous l’appellation « loi salique » [46]. Cette loi française fut importée à Madagascar durant la colonisation, au 19ème siècle. Ceci étant, les Malagasy survivent dans une eau infestée de discriminations et de violences en tout genre et la femme tout comme l’enfant ou le vieillard n’ont pas la moindre importance. Cette frange de la société est d’ailleurs la plus fragile et semble-t-il, la plus facile à exterminer. Les récents rapports d’Amnesty International font état d’un inadmissible degré d’irresponsabilité et d’irrespect des Droits de l’homme dans ce pays à la dérive. Ce constat rejoint l’idée de « Franz Fanon à propos de la description mannonienne, c’est l’étranger qui enferme le Malgache dans ses coutumes et fait de sa différence un exil hors de toute humanité (ou une humanité en dérive). […] ignorant volontairement que depuis Galliéni le Malgache n’existe plus »[47]. Malgré ce contexte malsain et destructeur, la femme continue de lutter contre l’adversité et brave les interdits qui menacent sa vie, celle de ses enfants et de sa famille. Elle est exclusivement le modèle d’identification pour sa fille, la figure emblématique de l’éducation sans faille et du respect des traditions et fady (interdits ancestraux). La fille deviendra une femme d’exception, parfaitement adaptée et capable de s’adapter. En somme une personne complète, autonome et indépendante. Ainsi, Bouillon rappelle que « La femme sera l’homme de la culture malgache, avec une force de caractère très grande qui revêt parfois les aspects de la protestation virile et contraste avec les dehors physiques frêles et grâcieux qui ont été tant chantés par les poètes »[48].

Femmes muselées

Alors même qu’une grande majorité des femmes souffrent en silence, attendant des jours plus cléments, pour ne pas dire meilleurs, quelques unes s’extirpent vaillamment du lot, devenant des femmes politiques, se réinsérant dans les institutions et obtiennent des places d’ingénieures, d’enseignantes, de professeures et de chercheuses. Leur renommée est reconnue partout dans le monde et en Europe, rarement sur le territoire français puisque ce fait demeure « tabou ». Ceci respecte le vieil adage politique de la dénigration de l’Autre comme « inférieur » et absolument indigne d’un regard positif et encore moins d’un semblant de respect. Ce comportement dénonce des problèmes de vicissitudes politiques, engageant des problèmes d’égo et de pouvoirs, d’agressivité, d’intolérance, etc. typiques des premiers pas vers l’application des pratiques antidémocratiques. Ce besoin omniprésent et omnipotent de puissance vise essentiellement à compenser un sentiment irréfutable d’infériorité.

A l’heure où nous parlons, nous pouvons constater quelques évolutions à caractère typiquement féministe sur l’île, s’agissant du Conseil National des Femmes de Madagascar, dirigée par Rabenoro M. (vice-présidente) et aidée de plusieurs autres personnalités malagasy comme par exemple, Ramakavelo H., véritable poétesse engagée. Ces femmes luttent contre la violence à l’égard de la gente féminine et militent pour une mobilisation durable dans le champ politique. Le retour de la Femme dans ce monde d’Homme est désormais possible si les femmes s’insurgent contre les lois des hommes dans leurs engagements politiques (électorat féminin), renouant in facto avec le passé dépassé par les évènements historiquement tragiques. Redonner de la valeur à l’image féminine c’est avant tout lever les barrières juridiques et socioculturelles qui maintiennent les femmes dans la barbare loi du silence.

Malgré les diverses conventions et conseils prodigués par les Etats-Unis concernant la condition des femmes, leurs droits et devoirs face à l’humanité, le constat demeure inchangé. Par exemple, concernant l’attrait professionnel vers les pays du Moyen Orient, les jeunes femmes et certaines jeunes filles sont obligées d’aller chercher du travail au Liban, depuis les accords économiques signés dès les années 1990 à aujourd’hui. Les récits des survivantes de retour au pays sont éloquents car ces personnes subissent un phénomène de maltraitance et de torture, dans ces pays arabes. Le ministère de la Population et le service de recrutement de personnel féminin professionnel diplômé en travail social (SPDTS), dénoncent une des formes les plus virulentes de la traite des femmes dans ces pays. Ils recensent parmi les statistiques connues, 15 décès (cadavres rapatriés[49] présentant des traces de torture et de violences corporelles) en quelques mois seulement, entre fin 2009 et début 2010.

Ce schéma n’est pas près d’évoluer car l’île se paupérise, la famine ronge les familles qui a fortiori et par désespoir de cause « vendent » leur enfant contre un petit morceau de pain ou un bol de riz. Les enfants (filles ou garçons) deviennent une marchandise et tiennent une place importante dans la survie momentanée de la famille. A Madagasikara, l’instabilité politique prégnante et durable, invite les trafiquants de tous bords à installer à leur guise, des comptoirs économiques, axés uniquement sur la traite[50] de femmes, le trafic d’organes d’enfants[51], la revente « au noir » des ossements et objets funéraires malagasy, ainsi que leurs exportations à l’étranger. Ce pays est un vivier de trafics d’êtres humains à ciel ouvert, où tout s’engrange comme le rouage d’un système bien rôdé, incluant inévitablement l’apologie des crimes contre l’humanité, l’apologie de la violence, l’incitation à la haine raciale, la pédopornographie, le tourisme sexuel, etc., et dont les crimes commis n’intéressent personne. La preuve, les informations[52] étrangères internationales et européennes, passent comme l’eau sur le dos d’un canard et n’ont aucun effet sur le mode de gouvernance, ni même les responsables gouvernementaux malagasy.

Deux exemples types viennent d’apparaître sur le champ national et local, deux faits qui ne sont pas des moindres ni des particularités, bien au contraire, c’est le lot quotidien du peuple. Le premier cas concerne la situation réelle des travailleuses (femmes, jeunes filles) envoyées : soit légalement (sur la base du volontariat) hors de l’île, grâce à des agences de recrutement des travailleuses sociales, spécialisées dans le travail domestique (ménage, cuisine) dont l’agrément est garanti par le gouvernement actuel ; soit illégalement (sous la menace de ses proches, violentée par son mari et vendue directement par l’intermédiaire du futur employeur, kidnappée) ; à destination des pays du Golfe, principalement au Koweït, puis en Arabie Saoudite. Ces pays sont bien loin d’appliquer les droits de l’homme, envers les femmes et encore moins aux femmes domestiques. Les représentants de ces pays comme le Koweït par exemple, s’évertuent farouchement à financer la formation de ces travailleuses, à Antananarivo et sous la bénédiction du gouvernement de transition. Des propagandes télévisuelles mirifiques sont diffusées incessamment, incitant le peuple à accepter et participer à l’Eldorado koweïtien ou le paradis saoudien. Ainsi, en 2013, pour réduire le chômage, le gouvernement décide d’expédier, par le biais de ces agences de travail social, plus de 6000 domestiques pour ces deux pays d’accueil. Actuellement plus de 1500 femmes sont déjà parties, payées 200$/mois, alors même que les constats sont alarmants et les dépôts de plainte[53] pour violences aggravées et/ou meurtres sont en augmentation depuis 1972. Un semblant de statistique ne s’effectuera réellement qu’à partir de 2009-2010, faisant suite au rapport[54] de l’Human Rights Watch (Organisation Internationale des Droits de l’homme) concernant la situation des travailleuses envoyées dans les pays arabes qui n’appliquent pas le code du travail local sur leur domestique, respectant ainsi la mentalité musulmane, seule loi respectée.

Voici une liste, non exhaustive, des récits[55] de violences, indiquant ce qu’elles ont enduré dans ces pays musulmans : elle est étranglée et traitée de menteuse car elle a une peau un peu trop claire[56] pour être une Malagasy ; elle n’a pas le droit de parler, ni pour s’adresser au mari, ni de communiquer avec les enfants ; elle n’a pas le droit de sortir de la maison ; son seul repas de la journée, à minuit, après le travail, est un plat de riz ; elle reste sans boire ni manger, de 6h du matin à minuit et travaille plus de 20h/jour ; le patron lui brûle le visage et les bras avec un briquet, elle se fait violer quotidiennement, elle est battue, ficelée et torturée sur une chaise et forcée de rendre son salaire ; elle est menacée de mort puisqu’elle ne pourra rentrer dans son pays que dans un cercueil ; elle est droguée par piqûres, puis violée, celle-ci s’enfuira de chez son employeur, car le patron aidé de son fils, affûteront des couteaux dans la cuisine. A l’aéroport, le personnel chargé de la sécurité, racontent cette banale réalité : les filles reviennent ternes, maigres, sans le sou et la plupart du temps complètement folles à en oublier leur nom, elles sentent mauvais, sont nus pieds et vêtues de guenilles. Cette violence quotidienne et fréquente, alimente le flou prégnant de la réalité malagasy et conforte grandement l’aveuglement dissolutoire vésanique[57].

Depuis la Transition, le gouvernement favorise et maintient la création d’agences de recrutement de travailleuses. Ces « programmes phares » de lutte contre le chômage offrent une formation sommaire aux jeunes femmes désireuses de travailler à l’Étranger et particulièrement dans les pays du Golfe. Elles y apprennent à utiliser un four, un aspirateur tout en étudiant les rudiments de la langue anglaise et un peu d’arabe. Le contrat qu’elles y signent leur interdit le travail dépassant 15h/jour, ainsi que des modalités de retour dont la pratique d’une autopsie dans les cas de décès. D’après Andoux Septime Fierenana, consul honoraire à Riyad, « le problème vient de la jeune domestique et non pas du patron séduit », confortant les dires des directrices d’agences « elles ne savent pas la chance qu’elles ont de pouvoir travailler là-bas (…) en contre partie, elles doivent s’adapter à la mentalité musulmane ». Ce commerce florissant de traite d’Être humain, de traite légale des femmes, trouve tout son sens lorsque l’on regarde de plus près les tenants et aboutissants de l’affaire fabuleuse : un domestique placé c’est 2000 à 3500$[58] de gagné pour l’agence[59]. En parallèle, voire en marge à ces pratiques et sous l’impulsion de l’Organisation Internationale du Travail (OIT), s’est créé le Syndicat des Professionnels Diplômés en Travail Social (SPDTS), pour venir en aide aux domestiques maltraitées.

Le deuxième cas concerne les violences faites aux enfants[60], depuis la colonisation française à nos jours. L’enfant est la victime par excellence après la femme, car il représente l’essence même de l’existence de la Femme. Il est victime de la prolifération du tourisme sexuel, de la pédophilie, des viols et des trafics d’organes. Récemment encore, sur l’île de Nosy Be, lieu de prédilection des Français et des Italiens, un enfant de 8 ans est retrouvé mort sur la plage, après s’être fait dépouillé de ses parties génitales et de sa langue. La population s’est vengée de cette perte en lynchant et en portant au bûcher ses assassins : un Français, un Franco-Italien et l’oncle de l’enfant. Ce cas n’est pas anodin, ni particulier à Madagasikara, car il fait partie de la réalité quotidienne. L’enfant est devenu un « met » de choix pour les trafiquants vazaha (étrangers). Un paradoxe résiste : une grande majorité de Français s’y installent avec femmes et enfants, sachant pertinemment la constante instabilité politique et refusant d’écouter les mises en garde de leurs Ambassades. À croire que la pauvreté et la famine attirent plus d’étranger que les atouts d’une île paradisiaque et touristiquement attrayante comme l’île de la Réunion, département français. L’apologie de la violence et leurs conséquences sur le peuple a pris une telle ampleur que plus personne n’y fait attention. Puis, la vie reprend son cours et les politiciens passent l’éponge sur les réalités vécues en plaçant les interprétations des faits réels sous les auspices de certains mythes locaux tels les mpaka fo (preneurs de cœur) et floutent volontairement et systématiquement, tous les indices mettant à jour le trafic d’organes. Dans cet exemple, le feu est utilisé pour purifier les lieux et les eaux de l’Océan venant laver la cendre. L’élément feu a rendu son verdict pour soulager les âmes en peine, les villageois en mal de reconnaissance de leur état, sans pour autant se porter en victime. En effet, le ras-le-bol et l’impuissance du peuple face à cette violence et la loi du silence plus meurtrier encore, les poussent à user de cette force immuable et incontrôlable qu’est le feu salvateur.

Mais, plus étonnant encore, sur cette île où règnent en maîtres absolus, violence, terrorisme et corruption, de la part des partis politiques dirigeants, ces derniers s’offrent le droit de se « servir » de la femme pour invoquer des puissances « occultes » pour ne pas dire surnaturelles, pour assouvir leur soif de pouvoir et instaurer leur autorité sur le peuple et le pays. Cette pratique prend en contradiction le fanampenana vavan’ny vehivavy (bâillonnage des femmes). Durant les périodes très difficiles qui ont traversé le pays, l’homme utilise les pouvoirs de la femme. Elle devient outil de travail, outil politique, puisqu’elle seule détient le pouvoir « sacré » de chasser les esprits malsains, de chasser le diable. Elle devient l’arme par excellence pour combattre les ennemis invisibles qui peuvent ou qui veulent terrasser l’homme de pouvoir, l’homme politique. Seule l’intervention des Mpiandry (Bergers) purifie un lieu maudit, malfaisant. La femme Mpiandry détient le pouvoir originel qui permet de purifier la terre d’un malheur imminent. Si le pouvoir rend fou, on retrouve ici toute l’ampleur des dégâts que peuvent causer un abus de pouvoir sur un homme politique. La femme-religieuse est celle qui détient l’énergie qui permettra à l’homme de s’installer convenablement et sans tracas sur un haut lieu du pouvoir. La peur que suscite la prise de pouvoir est flagrante et nécessite l’approbation d’un plus fort que soi, de cette femme-guerrière, source de vie. Une sorte d’auto-intronisation sous la bénédiction de la Femme !

Femmes religieuses 

En 2013, Antananarivo organise une Conférence[61] de presse à la Bibliothèque Nationale, dans le cadre de la célébration de la journée internationale de la paix et de la démocratie. Une marche[62] pour la paix cèle cette manifestation. Le réseau d’association des femmes de Madagascar, en partenariat direct avec le système des Nations Unies, sont les instigateurs de cette démarche, dont la thématique reste l’éducation pour la Paix et la Démocratie. Plus de 1500 personnes y participent via des associations, des Organismes Non Gouvernementales (ONG), des Ministères, des Organismes internationaux et de quelques représentants du secteur privé. Esoavelomandroso M. A., présidente de la PFOI représente le réseau des associations des Femmes malagasy, et devient une image de référence, dans ces luttes du Genre. La place et le rôle des femmes dans la société actuelle ne divergent pas des problèmes de parité que l’on retrouve fréquemment en dehors de l’île. Les statistiques le démontrent : 20% des membres du Conseil Supérieur de la Transition (CST) sont des femmes. Parmi elles, une autre figure de référence, Rakotomanga L., qui tient à affirmer la capacité des femmes à assumer des postes à grande responsabilité au sein de l’État.

La culture malagasy est une des raisons principales pour laquelle la participation féminine demeure un enjeu primordial dans le domaine politique (bonne gouvernance et démocratie). L’important est de donner de la valeur à la voix du peuple tout entier, pour assurer le développement d’une société. C’est aussi rendre sa place aux droits et aux responsabilités de chacun. En ce sens, le ministre de la Culture et du Patrimoine, exprime sa volonté de déployer des efforts permettant l’intégration des femmes dans la vie sociale, politique et économique. La femme est un élément-clé dans la lutte contre la pauvreté et l’insécurité alimentaire. D’autres associations voient le jour, comme l’association de Droit malagasy (FFA), à but non lucratif, qui s’engage pour la promotion de la Femme en milieu rural et depuis 2008, en milieu urbain. Les axes d’intervention sont toujours identiques : promouvoir un mode de vie durable en introduisant[63] de nouvelles cultures et pratiques agricoles ; augmenter la capacité des communautés locales par le biais d’une théorie des solutions adaptées comme le développement durable ; propulser le développement socio-économique et culturel par l’éducation environnementale et enfin susciter de l’auto-responsabilité des populations en faveur de l’initiative locale. Souvent, des familles entières sont à disposition pour la plantation, l’entretien et la récolte de produits impropres à la consommation, comme les essences naturelles et huiles essentielles, pour assurer l’importation massive de ces productions vers des pays étrangers. Les champs de culture intensive n’ont pas pour but l’éradication de la famine et de la pauvreté, mais son maintient. Ces « promotions » fragilisent le tissu social, culturel et économique du pays lorsqu’elles renouent avec les pratiques incestueuses[64] du passé, où la Femme, l’être humain, redevient l’objet-carburant[65] de ces esclavagismes modernes. Malgré un « bon fond », l’action menée est vite déroutée car les dérives[66] sont palpables et indissociables de ces programmes de lutte, sur le long terme.

La femme en France et en Occident en général.

Dès 1882, la France découvre une femme dont le nom marquera à jamais son histoire sociopolitique. H. Auclert, féministe invétérée, est l’instigatrice du droit de vote des françaises. En 1876, elle crée la société « Le droit des femmes » et qui deviendra en 1883 « Le suffrage des femmes », plus connue actuellement sous l’appellation des « suffragettes ». Dans le pays des droits de l’homme, la femme de pouvoir fait peur, surtout si elle tend à s’emparer du pouvoir politique de l’homme. Le féminisme est né, sous l’impulsion de cette femme politique, créant ainsi un mouvement social et politique qui revendique pour les femmes les mêmes libertés et les mêmes droits politiques, économiques, culturels, sociaux, etc. que pour les hommes. Le féminisme prend son essor sous la Révolution avec O. De Gouges et se développe au 19ème siècle, aidé des idées saint-simoniennes et fouriéristes, mais aussi sous l’impulsion de militants-partisans comme T. Tristan, P. Roland, etc.

Le 21 avril 1944, la Femme participe à la vie économique dans la Résistance et pendant la 2ème guerre mondiale, De Gaulle lui octroie le Droit de vote. Le 29 avril 1945 marquera le 1er vote des Françaises aux élections municipales. Ce ne sera qu’en 1965 qu’est créée le Mouvement Démocratique Féminin (MDF). Ce courant de pensée occidentale gagnera ensuite certains pays fraîchement indépendants ou libérés du colonialisme. Le féminisme devient une doctrine qui préconise l’amélioration et l’extension du rôle et des droits des femmes dans la société. En Grande-Bretagne, le mouvement dit des « suffragettes », animé par E. Pankhurst constitue une suite logique aux luttes pour l’égalité des droits hommes/femmes. Ce même thème sera le cheval de bataille de S. De Beauvoir, préparant ainsi la voie au militantisme des années 1970. Ainsi, la Women’s Lib Américain (WLF) revendique pour les femmes, la libre disposition de leur corps et l’abolition de toutes formes de discriminations. L’année 1967 est marquée par l’adoption de la loi Neuwirth, en faveur de la législation de la contraception.

Le féminisme naissant offre peu d’homogénéité dans ces revendications et les conceptions du rôle de la Femme. Toutes ne recherchent pas forcément l’autonomie ou la liberté, selon le contexte socioculturel, économique ou politique de son pays. L’essentiel de cette lutte est de pouvoir dénoncer des injustices et des violences faites aux femmes, rendant impossible l’application à sa juste mesure, les droits des femmes. Souvent elles sont victimes de leur popularité, de leur physique par exemple la beauté, et deviennent « objets », puisque la dépendance est un bon moyen de chantage et de soumission. La femme renoue alors avec l’aspect fantasmé de l’Homme, la femme-objet a des besoins qu’il faut contenter, comme le ferait un enfant. Ainsi, la femme-enfant joue plus sur la responsabilité masculine envers son état et sa mauvaise conscience que sur la vanité ou sa sexualité. En France, les années 1970 voient l’adoption de nombreuses lois sur le contrôle des naissances ou l’égalité professionnelle, le Mouvement de Libération des Femmes (MLF) est fondé. En 1972 apparaît la loi sur l’égalité des salaires hommes femmes. A. Laguiller est la 1ère femme à se présenter aux élections présidentielles de 1974, en 1975 la loi sur l’avortement est votée. Aujourd’hui encore, ces lois et leurs pratiques font débats et fragilisent l’Homme dans l’application de son autorité et l’angoisse dans ses propres désirs de pouvoir.

Le 8 mars[67] 1977, les Nations Unies officialisent la Journée de la Femme, symbole des luttes ouvrières. Elle coïncide avec celle des suffragettes du début du 20ème siècle. Les objectifs étant d’améliorer les conditions de travail des femmes et d’officialiser concrètement le droit de vote féminin. Le but de la manifestation est de pouvoir dresser le bilan des victoires à fêter, de consolider les acquis de la lutte, mais aussi de faire entendre ses revendications futures pour l’amélioration de leur situation. Cette actualité brûlante demeure l’égalité des sexes dans tous les domaines. Afin de marquer visuellement cet évènement, il est coutume de porter le « ruban blanc », à épingler sur son vêtement, pour afficher son opposition à la violence des hommes envers les femmes. La loi salique, ayant véhiculé des mentalités archaïques, conforte l’Homme dans son irrespect maladif des droits et devoirs envers les femmes. Le culte du mâle est menacé par cette prise du pouvoir au féminin. Le macho insiste sur des caractéristiques primaires et primitifs comme : la virilité, la force, l’agressivité et la liberté sur la femme, épouse soumise, mère des enfants. La femme ne sera jamais l’égal de l’homme, la loi sur la parité n’est pas prête de trouver une résolution convenable aux deux parties, en tout cas en France et à Madagasikara. C’est un peu comme vouloir renier une identité inculquée depuis plusieurs siècles et perpétuée de nos jours, contre l’oubli ou la terreur d’une possible et effrayante perte. Depuis le droit de vote de la femme, la parité reste un terrain de bataille qui nécessite un changement culturel et social en profondeur. L’exemple connu est celui du salaire des femmes[68] toujours inférieur à celui des hommes, qui occuperait le même poste. La lutte pour l’égalité salariale est source de nombreux conflits et motifs de licenciement dans le pays des droits de l’homme. Le 6 juin 2000 est promulgué la loi portant sur l’égalité de l’accès des hommes et des femmes aux mandats électoraux et aux fonctions électives.

Cette année encore, le 1er juin 2013, le monde entier découvre en pleine face que les discriminations envers les femmes sont toujours au goût du jour. Un grand concert s’est déroulé à Londres, au state de Twickenham, à l’initiative de Giannini F., Hayek-Pinault S. et la célèbre chanteuse Knowles B. (Beyonce), avec le soutien de Gucci. Le projet Chime for Change 2013 est un concert caritatif anglo-saxon dénommé The Sound of Change Life,  orchestré par une plateforme de financement participatif Catapult. Ce projet permet aux spectateurs d’un jour de participer à leurs convenances (prix d’entrée au concert) et de faire un don à une fondation de leur choix. Cette action très médiatique a pour but de sensibiliser le plus large public aux droits des femmes et constituer ainsi un élan de mobilisation volontaire dédié à la cause des femmes opprimées dans le monde. L’objectif est de toucher les cœurs et marquer les esprits sur les 150 pays existants et les 6 continents. Un bref survol de leur site internet nous permet de voir quels sont les pays du monde concernés par cette œuvre « humanitaire » et qui en sont les bénéficiaires, puisqu’évidemment il ne s’agit pas vraiment du monde entier. On y retrouve les pays très médiatisés et dont tout le monde en parle : Syrie, Nigéria, Pérou, Mali, Burkina-faso, Cambodge, Népal ; mais bien sûr, aucune page ne fait mention de Madagasikara !

Le projet se constitue comme un accès ouvert à l’égalité d’opportunités dans le champ éducatif, celui de la santé et de la justice. La grande campagne mondiale pour l’autonomisation des femmes et des filles, est mise en place par :

             - La fondation Kering, devenant un appui aux femmes victimes de violences et proposant différents projets : Médecins du monde (accès aux soins pour les femmes – Syrie), AFESIP (pour réinsérer les victimes d’exploitation sexuelle – Cambodge), Planète Enfants (pour accompagner les victimes de traite – Népal), Samusocial International (pour soutenir les victimes de violence domestique – Pérou), PESINET (pour combattre la mortalité maternelle et infantile – Mali et Burkina-faso), Équilibre et populations (pour lutter contre les mutilations sexuelles féminines – Mali).

            - Chime for Change est une campagne internationale pour l’émancipation des jeunes filles et des femmes, fondée par Gucci. L’objectif est de soulever les débats et de mobiliser le plus grand nombre pour agir et lutter contre les injustices et les discriminations. La méthode utilisée ici est la dénonciation des infamies que subissent les femmes à l’aide de films documentaires explicites, de témoignages oraux, de photographies, etc., qui permettent à terme de lutter efficacement contre l’exclusion. Le premier film de sensibilisation du mouvement CFC s’intitule The Supreme Price et fut présenté à la Ted Women Conference (TWC) et fut réalisé et produit par Lipper J. Le but escompté est de lever des fonds pour l’amélioration de la condition des femmes dans le monde et de confirmer cet activisme pour transformer une culture de gouvernance corrompue en démocratie capable de servir la population la plus marginalisée, les Nigériennes. La CFC se donne ainsi pour mission d’informer, de collecter et de partager des histoires emblématiques de femmes et de filles du monde entier. La journaliste française Pearl M. offre aussi sa collaboration à ce mouvement féministe, qui obtient le soutien de l’International Herald Tribune et la Thomson Reuters Fondation.

             - Le Lobby Européen des Femmes (LEF) préconise le droit des femmes et des filles comme priorité à tous les niveaux pour les politiques.

            - La fondation PPR est axée sur la Dignité et les droits des femmes. Ce mouvement très motivé s’engage dans des projets visant à améliorer le sort des défavorisés. Son défi est de trouver une mise en scène web qui permette de s’inscrire avec aisance dans le flux de conversation permanente qu’est l’internet actuel. Cet outil de communication virtuel s’apprécie à son usage et permet de produire une synergie telle que les retombées médiatiques ne peuvent que toucher un maximum d’utilisateurs. Créer un site internet dynamique et dynamisant permet de faciliter les échanges, les débats et de dévoiler des récits poignants de la réalité vécue par des « victimes anonymes », un prénom parmi tant d’autres et la violence crue décrite et avouée. Sensibiliser, c’est aussi en quelque sorte vouloir faire avancer les choses, positivement.

            - L’association Femme ici et ailleurs lance le magazine « Femmes en résistance » en France, avec l’aide du photojournaliste Ginet P.-Y., qui met en lumière celles qui se battent pour mettre fin aux violences faites aux femmes, quelles soient domestiques, économiques ou sociétales.

En Suède, le ministre du Genre, de la Famille et de l’Enfant, Inagosi G. lance la Résolution 1325, pour la coopération manifeste en vue d’accroître : l’égalité du genre, les droits et l’influence des femmes pour leur implication active dans la gouvernance politique, la sécurité et le développement. Les objectifs de ce Ministère sont clairs : amener le plus grand nombre de femmes à avoir une compréhension commune des questions de paix et de gestion de conflit, et créer une plateforme afin de promouvoir l’échange d’expériences, d’idées et de transfert des acquis.

D’autres noms viennent s’ajouter à ce mouvement international :

               - Etzell C. propose la création d’un réseau de partage et d’informations.

             - Ngedahayo F., représentante de l’ONU FEMMES, engage cet organisme dans le renfort du rôle de la femme dans le processus de paix, le leadership et la participation effective aux affaires politiques de l’État (autonomisation et égalité des sexes).

Pour avoir plus d’efficacité, des organismes et associations voient subitement le jour :

             - L’Union pour la Méditerranée est créée afin de mener à bien une union de projets pour les droits des femmes, réaffirmant ainsi le droit à la protection des femmes, là où elles sont le plus vulnérables, c'est-à-dire dans les pays en guerre, en particulier en Syrie. 43 pays et 25 ministres y participent en contractant des engagements écrits. Lors de la conférence de Paris, le 12 septembre dernier, la France a proposé la création d’un réseau de jeunes femmes d’avenir, qui permettra chaque année de former et d’accompagner les femmes vers l’accès aux responsabilités. La formation prendra la forme d’une coopération euro-méditerranéenne permettant la répression de l’apologie des crimes contre l’humanité et l’incitation à la haine raciale ou la pédopornographie.

            - La FIDH se donne pour mission des actions de surveillance et de plaidoyer pour l’élimination en droits et en pratique de toutes les discriminations à l’encontre des femmes. Elle adopte les lois de protection des droits des femmes, y compris contre les violences domestiques et sexuelles.

Parmi les nombreuses figures emblématiques du genre féminin, les plus marquantes de l’Histoire sont ici représentées, selon leur relation étroite avec l’État et la politique, où la Femme est définie comme étant une « Dame de Fer » :

            - Cléopâtre VII, Reine[69] d’Égypte, d’une beauté légendaire, était très attachée à son royaume. Elle voulait lui rendre sa gloire et sa grandeur passée. Aimée de César, puis d’Antoine, elle régna sur la Méditerranée orientale. Trahie par Octavien à Actium[70], elle finit sa vie humiliée. Sa mort entraîne la chute de l’empire Égyptien : avec elle disparaît la dynastie des Lapides et l’indépendance de l’Égypte hellénistique.

            - Ranavalona I, II et III, successivement Reines de Madagaskar, tenaient d’une main de fer, le pays (indépendance, autonomie, souveraineté) et la politique (intérieure, extérieure). Ferventes conservatrices, elles ralentissent et freinent durablement l’intrusion des Étrangers dans leur pays. Elles développent tour à tour l’éducation, l’école, par le renforcement de la langue merina[71] et à sa démocratisation. Elles laissent en héritage les constructions royales tout en résolvant le problème des eaux usées dans la capitale et le partage équitable des denrées alimentaires de première nécessité dans toute l’île. L’économie est florissante et le peuple n’est pas dans le besoin. Il ne connaît ni la pauvreté, ni la famine. Cette dynastie royale féminine se lie d’amitié[72] avec les Reines successives de la Grande-Bretagne. Le kidnapping de la dernière Reine, puis son exil à la Réunion et sa mise à mort à Alger, marqueront dès 1895 la chute de l’État merina, la perte de son identité et de sa nationalité, et l’entrée du pays dans une ère de servitude et de dépérissement mental et physique de sa population.

            - Catherine II, Impératrice[73] de Russie, dite « la Grande Catherine » est de la dynastie des Romanov. Elle règne en souveraine éclairée et correspond avec Voltaire et Diderot. Elle procède à la réforme de l’économie et l’Administration. Elle se dévoue pour ses troupes et mène de nombreuses guerres pour étendre son royaume. Elle brisa la révolte de Pougatchev et introduit le servage en Ukraine. Elle codifie les privilèges de la noblesse et des villes avec la Chartes de 1785. Sous son règne, la Russie s’agrandie au dépens de l’Empire Ottoman confirmée par le traité de Kutchuk-Kaïnardji en 1774 et de la Pologne, par le fameux « 3 partages » en 1792, 1793 et 1795. Elle sera aussi une fervente protectrice des arts, de la littérature et du commerce.

            - Victoria I, Reine[74] de la Grande-Bretagne et d’Irlande, Impératrice[75] des Indes. Son règne est connu sous le nom d’Ère Victorienne. Bien que respectant scrupuleusement les règles du régime parlementaire, elle se trouve plusieurs fois en conflit avec les principaux ministres (Wellington, Palmerston, Disraeli et Gladstone). Cependant, elle marquera fortement de son empreinte personnelle, la vie politique et économique de son pays. Sous son impulsion, le Royaume-Uni connaît une véritable expansion et se hisse au rang d’une 1ère puissance mondiale. Avec la Révolution industrielle, elle transforme profondément son pays, rendant l’Angleterre puissante et rayonnante. Elle lance aussi la mode de la robe immaculée en se mariant en blanc. Elle est à l’origine de la célèbre Victoria Cross, instituée en 1856 et qui demeure la plus haute distinction militaire britannique. De même, le Musée de Londres, Victoria and Albert Museum[76] fondé en 1852, est installé en 1909 dans un édifice neuf du quartier South Kensington. Il abrite de vastes collections d’arts décoratifs et des beaux-arts du monde entier.

            - Thatcher Margaret, femme politique[77] britannique à la tête du parti Conservateur[78] qui devient 1er ministre en 1979 après la victoire de son parti aux élections. Elle mène une politique de rigueur fondée sur un libéralisme strict. Elle combat avec succès l’invasion des Falkland par l’Argentine et s’oppose au renforcement de l’intégration européenne. Reconduite au terme des élections de 1983 et 1987, elle est le 1er chef du gouvernement britannique, depuis 1945, qui obtient un 3ème mandat. Véritable « Dame de Fer », cette femme d’influence conserve l’indépendance et la souveraineté de son pays. Elle redresse l’économie en dirigeant son pays comme l’on contrôle son foyer. Elle démissionne en 1990.

            - Lagarde Christine, 1ère femme à réussir à se hisser au sommet du FMI, institution qui contrôle la planète. Elle séduit l’Outre-Atlantique par son élégance à la française et devient la « dame de fer de l’économie globale ». Elle préside à la destinée de nombreuses nations et doit faire face à la crise économique mondiale.

Un être humain méconnu et pourtant si commun.

L’exposé des faits discriminants, qu’il nous a été possible d’écrire ici, ne fait que retracer les évènements, connus ou peu connus, à notre disposition pour étayer nos analyses et compréhensions de la réalité. Les questions de départ ont été posées de telle manière que nous ne pouvons pas nous permettre de nier ces vérités qui nous sautent aux yeux et qui marquent avec grande velléité l’histoire de notre monde. La Femme peut-elle disparaître de la face du monde ? Est-elle vraiment utile à l’humanité ? Ces questions restent entières et demandent que chacun fasse un effort de compréhension. Que l’on soit femme ou homme, ces interrogations véhiculent aussi bien notre passé, notre présent que notre avenir, personnel ou commun. L’histoire nous apprend que la femme a toujours été utile à l’homme, à une nation, à une politique, à l’humanité toute entière. Elle est d’une stupéfiante dualité contradictoire : puissante comme l’homme peut être virile et d’une extrême fragilité où la douceur est une des qualités en déficit cruel chez l’homme. La femme est un tout insaisissable dotée d’une grande capacité d’adaptation à n’importe quel environnement, ce qui semble confirmer les diverses thèses concernant la supériorité intellectuelle féminine sur celui de l’homme. L’exemple des Reines témoigne de la réalité de ces faits et démontre la réalisation concrète de ces théories. Les femmes au pouvoir, qui ont de la poigne, qui sont féroces et « sanguinaires », sont autant de références historiques qui doivent revigorer l’espoir féminin, en déclin dans nos sociétés modernes. L’évolution de l’image de la femme politique a certes reçu un grand coup de massue à Madagasikara, mais des survivances ressurgissent à des endroits inattendus, pour surprendre l’Homme bien installé dans sa mauvaise foi.

Le pouvoir masculin sur la Femme est sans doute la conclusion d’un imaginaire fécond, jalonné de jalousie et de méfiance envers cette autre « perfide ». D’après les récits des origines, dans la Bible par exemple, l’on peut lire qu’Ève est la première source du Grand malheur du premier homme sur Terre. Ceci expliquerait-il cela ? Là est la question. La colère originelle de l’homme envers la femme se serait-elle transformée en haine et en violence au cours de l’histoire ? Les raisons de toutes ces cruautés, de toutes ces discriminations, de tous ces non-droits trouvent-ils leurs explications, leurs motifs et leurs raisons d’être, dans une satisfaction permanente des besoins individuels et collectifs, qui perdurent dans le temps, à cause de cette vieille rengaine, aujourd’hui devenue désuète et primitive ? Non. Aucun homme n’a de réponse effective et raisonnable, juste parce qu’il est coutume de faire violence sur la femme. Il semble courant de rencontrer une piste de réponse du genre : parce que ça a toujours été comme ça, pour assurer une certaine autorité, il n’y a pas de raison que ça change, voilà tout !

Mais alors, la femme, sexe faible ou sexe fort ? Personne ne le sait. La femme est aussi utile à l’homme qu’à l’humanité, comme l’oxygène est utile à la vie sur Terre. L’homme est un grand enfant fragile qui a peur de perdre les jouets que la vie lui a offert. Cette fragilité se traduit volontiers par la colère, dès lors que ses objets semblent s’animer sans qu’il ait à interagir. C’est aussi sans doute pour cette même raison que l’homme de pouvoir s’organise en « meute » meurtrière pour donner du crédit à leur crime, en dénigrant la femme, cet être inutilement utile, vouée à évoluer en contrebat d’un mur infranchissable érigé contre elle, contre son pouvoir mystique et ses magies insoupçonnées. Ne parlait-on pas autrefois de sorcière perfide dont la beauté s’en est lassée, s’embarrassent de sombres sorciers, convertis à leurs causes funestes par malédiction ? En ces temps-là, le bûcher fut érigé pour les purifier et sortir les hommes de cet esclavage aveuglant. Et aujourd’hui encore, dans les pays arabes, musulmanes surtout, on lapide, on immole les femmes pour une simple présomption d’infidélité, de mensonge ou de calomnies visant à détruire la vie ou le quotidien bien pensé d’un homme. La femme ne peut pas disparaître de la face du monde car elle est l’unique cible, le seul terrain permettant à l’homme d’assouvir des besoins primitifs de reconnaissance, d’amour et de gloire, essentiels à leur survie. En gardant la femme, l’homme se rend service à lui-même, lorsqu’il décide de rendre service à autrui. Et, lorsque la femme se décide enfin à se révolter contre une situation devenue trop injuste et inhumaine, peut-on dire que cet acte relève d’un terrorisme identitaire ?

La femme a une grande valeur, en termes d’efficacité, puisqu’elle représente la puissance et la domination de l’homme. D’ailleurs ne dit-on pas que le pouvoir d’un homme politique réside dans la capacité d’adaptation, de souplesse, d’adresse de sa femme, dans l’environnement politique ? Ainsi, la femme d’un président par exemple, devient l’idéal féminin, la référence, la « Marianne » d’une république, d’une démocratie. Elle fait honneur à son pays autant qu’elle fait la fierté de son époux politicien. De même, les présidents de la république ne peuvent entrer en fonction et diriger un pays s’il n’a pas d’épouse légitime, telle est la Constitution française. La femme dans l’ombre ne doit pas faire de l’ombre à la politique de son mari. Elle doit concourir au maintien d’une certaine image politique de l’Homme et à l’amélioration de sa « quote » de popularité au niveau local, national et international. Dans le cas où c’est la femme qui dirige le pays, la figure de l’époux n’est pas toujours omniprésent et les médias ne s’y intéressent guère, du moment qu’il ne fait pas de vagues.

La femme est utile à l’humanité. Quelle évidence ! Mais à quel titre ? Les progrès scientifiques nous informent que la reproduction humaine est quasi assurée, les bébés germent dans des éprouvettes, le clonage s’intensifie, les hommes pourront peut-être un jour porter eux-mêmes leurs progénitures et enfanter par césarienne… cette dernière idée nous laisse sans voix. Mais a y voir de plus près, ce sera certainement très difficile car les hommes se sont habitués à compter sur les femmes pour ces choses-là, déjà qu’ils se plaignent continuellement depuis leur venue au monde. La femme qui enfante a encore de beaux jours devant elle. Le miracle de la naissance est aussi une forme de violence faite aux femmes, à la mère, par l’enfant qui voit le jour. Mais cette violence naturelle est l’expression de la douleur, liée aux affects positifs qui permettent à la mère préconditionnée au travail, de relativiser la souffrance pour en faire une joie, une force. Cette dernière est un héritage donné à l’enfant naissant (fille ou garçon) qui renforce la relation psycho-charnelle entre la mère et son petit. L’exemple le plus mémorable est la Révolte de Mai72 d’Antananarivo, où les enfants emprisonnés et/ou tués par le pouvoir politique en place, transforment une simple manifestation pacifique en un rotaka (émeute populaire) ce 13 mai 1972. Les mères venues chercher leurs enfants, sur la « Place du 13 Mai »[79] pleurent leurs disparitions et demandent « justice » ! Ainsi, détruire la femme-mère équivaut à déchirer en profondeur l’humanité en lui retirant toute sa noblesse, en s’attaquant directement à l’enfant, symbole d’espoir et de survie d’un peuple.

Dans tout être humain réside un archétype personnel composé de l’ombre, de la persona, de l’anima et de l’animus. L’anima est la partie inconsciente de l’homme. C’est l’image primitive de la Mère, 1ère femme rencontrée par l’homme. Les traits de caractère de cette figure correspondent aux propriétés appartenant au côté féminin d’un homme, au style de sa destinée vitale inconsciente. De même, l’animus est la partie inconsciente masculine de la femme. C’est un dérivé de l’image paternelle, qui s’exprime négativement, sous forme de préjugés, d’opinions arrêtés, de schémas spirituels, de brutalités et d’autres formes de masculinités défectueuses, et se traduit positivement, par l’élément spirituel, la créativité et la fermeté de caractère. Dans une situation de rencontre entre les deux sexes, il y a une mise en présence de quatre personnes : moi de l’homme – homme / moi de la femme – femme, en respect du principe de la mise en présence. Il s’agit donc d’une relation d’identification inconsciente entre les genres. Reconnaître l’autre dans sa totalité, c’est se reconnaître soi-même entièrement et laisser la communication être maître de la relation. La différence de l’autre permet que le métissage des cultures devienne une source d’enrichissement commun et le maintien de la paix. D’où, l’utilité de la présence et de la participation de la femme au processus de paix d’un pays. L’humanité se délecte ainsi de cette violence intra et extra utérine, envers la femme et l’enfant, qui leur permet à tous les deux d’entamer une vie nouvelle. Le genre féminin est donc une valeur sûre qui permet à l’homme de garder son humanité et se différencier de l’influence tendancielle et bestiale qui régit le monde animal.

 

Shatia ANDRIAMANAMPISOA

Janvier 2014.



[1] Nom donné à la Grande île, après la fameuse proclamation de l’indépendance de Madagascar.

[2] La Bible comme livre ancien.

[3] État-nation, indépendante et autonome, dont les rennes politiques furent aux mains de dynasties royales merina et dont les bases fondamentales de la démocratie étaient mises en place dans ces modes de gouvernement.

[4] On entend souvent dire que l’origine des Malagasy demeure inconnue à ce jour, malgré les indices (traces) décelés actuellement. Les divers travaux effectués par des chercheurs, des découvreurs, des voyageurs d’avant la colonisation française à nos jours, qui démontrent l’origine la plus probable des Malagasy, ne seront jamais considérés pour rendre compte de l’Histoire de ce pays. Ces documents et tout ce qui peut s’y rapporter sont systématiquement délaissés au profit d’autres, favorables à la nouvelle histoire, à l’identité octroyée et au maintient du flou historique et identitaire.

[5] Ce principe nuit gravement à la femme malagasy puisqu’il est la source et le motif des violences actuelles.

[6] Modèle conceptuel créé par ANDRIAMANAMPISOA S., dans Socio-anthropologie d’un lieu de mémoire. La Place du 13 Mai 1972 à Antananarivo-Madagasikara (Madagascar), Thèse confidentielle de Doctorat, Université de Franche-Comté, Besançon, 2012.

[7] Mari, fils, patron, etc…

[8] Nom de l’île Rouge avant la colonisation française.

[9] Angleterre, États-Unis, Allemagne, Italie, France, etc.

[10] Amérique, Allemagne, Italie, Espagne, etc.

[11] Merina était la nationalité du pays. Plus tard, le mot désignera le peuple des Hauts-plateaux d’Imerina.

[12] Depuis ces années là, toutes tentatives de colonisation du pays, de prise de possession de la terre, par la force et la violence, n’ont été effectives. Malgré les offenses, l’État malagasy résiste et oblige l’adversaire redoutable à battre en retraite.

[13] Ici commence le principe de diabolisation de l’Identité des Malagasy : le mal-gâche est né et restera l’appellation la plus répandue en France et dans les pays francophones actuels. Malgré l’indépendance de 1960, le Malagasy demeure le Malgache bien connu !

[14] Habitante de Madagaskar.

[15] L’acculturation s’impose avec violence sur celui qui est dominé par des contraintes morales et physiques.

[16] Ce processus se veut systématique et sur une longue période d’activité car la planification de ce système s’exerce à partir d’une connaissance supposée des déterminismes sociaux et culturels. Elle découle uniquement d’une demande précise du groupe dominant (France) qui souhaite voir évoluer son mode de vie et favoriser son développement économique. Madagascar deviendra la première puissance coloniale française et amènera le « faste » et le « luxe » dans un pays européen.

[17] Nom originel de la Grande île, avant 1895.

[18] Une des raisons du conflit virulent franco-malagasy est l’appropriation des dépendances de Madagaskar par la France, après la fameuse indépendance de l’île Rouge. Cet état de siège permanent, confirme une certaine forme de continuité de la domination coloniale française, appelée aussi « néocolonialisme ». Ces îles satellites de Madagasikara sont riches en ressources naturelles et en matières premières et constitue un ensemble de points d’ancrage maritime stratégique, économique et géopolitique, dans l’Océan Indien.

[19] BOUILLON A., Madagascar. Le colonisé et son « âme ». Essai sur le discours psychologique colonial, L’Harmattan, Paris, 1981, p.53.

[20] RABINOVITCH G., De la destructivité humaine. Fragments sur le Béhémoth, La nature humaine, PUF, Paris, 2010.

[21] ANDRIAMANAMPISOA S., Socio-anthropologie d’un lieu de mémoire. La Place du 13 Mai 1972 à Antananarivo-Madagasikara (Madagascar), Thèse confidentielle de Doctorat, Université de Franche-Comté, Besançon, 2012.

[22] Politique criminelle et génocidaire de la « Tâche d’huile ».

[23] Il s’agit de l’appellation coloniale française, de la région de l’Imerina, des hauts plateaux d’Antananarivo, capitale de Madagasikara.

[24] Op.Cit., BOUILLON A., p.91, 90, 92.

[25] Id. Ibid., BOUILLON A., p.97.

[26] Soldats-religieux catholiques apportent avec eux, la guerre de religion : catholicisme français/protestantisme anglais. L’Angleterre étant bien évidemment l’ennemi juré de la France.

[27] Créé par ANDRIAMANAMPISOA S., dans Socio-anthropologie d’un lieu de mémoire. La Place du 13 Mai 1972 à Antananarivo-Madagasikara (Madagascar), Thèse confidentielle de Doctorat, 2012.

[28] Id. Ibid., BOUILLON A., p100.

[29] DE SAUSSURE L., La Psychologie de la colonisation dans ses rapports avec les sociétés indigènes, 1999, p.108.

[30] Op.Cit., BOUILLON A., p.102-103.

[31] Id. Ibid., BOUILLON A., p.138.

[32] Nom donnée à Madagasikara sous la colonisation française.

[33] RABINOVITCH G., De la destructivité humaine, p.112.

[34] Organisme non gouvernementale créée en 1968.

[35] Juriste et expert norvégien, membre de la Sous-commission pour la lutte contre les mesures discriminatoires et la protection des minorités.

[36] Voir les travaux de MORIN F., SALADIN D’ANGLURE B., L’ethnicité, un outil politique pour les autochtones de l’Arctique et de l’Amazonie, Revue « Études/Inuit/Studies », Québec, 1995.

[37] La période la plus virulente se situe entre 1940 et 2000. Après, il y a eu des fuites dans ce système efficace de censure de l’information et des modes de communication vers l’extérieur. Les États-Unis, le Canada, l’Angleterre, l’Allemagne, l’Espagne et d’autres pays Européens ont contribué à cette libération tardive, mais n’ont pas éradiqué ce problème de censure opaque, au niveau de la Reny malala (maman chérie).

[38] Nom masculin.

[39] Nom obtenu par féminisation du nom originel de l’île.

[40] Op. Cit., BOUILLON A., p.105-106.

[41] Notion créée par ANDRIAMANAMPISOA S., dans Socio-anthropologie d’un lieu de mémoire. La Place du 13 Mai 1972 à Antananarivo-Madagasikara (Madagascar), Thèse confidentielle de Doctorat, 2012.

[42] Op. Cit., BOUILLON A., p157.

[43] Id. Ibid. BOUILLON A., p.182.

[44] Elle est gardienne du temps passé, présent et futur, tout comme l’ont été ces ancêtres hébraïques.

[45] Transmise par l’oralité, la tradition orale ancestrale.

[46] A partir du 14ème siècle, cette loi fut érigée pour exclure les femmes d’acquérir des terres pour donner une justification à l’ordre de succession des hommes au trône de France.

[47] Op. Cit. BOUILLON A., p272.

[48] Id. Ibid., BOUILLON A., p274.

[49] Le rapatriement des corps coûte très cher à chaque famille. Ceux qui ne peuvent s’offrir ce luxe ne peuvent pas participer au dénombrement des décès. Le chiffre présenté est donc toujours très approximatif par rapport à la réalité des faits.

[50] Les jeunes filles en partance pour étudier à l’étranger se retrouvent à travailler sur les trottoirs des villes et bidonvilles d’Asie, d’Arabie et dans certains pays d’Europe. (Sources : Journaux locaux comme sur http://www.midi-madagasikara.mg/societe/2014/01/11/chine-des-malgaches-vendues-et-abusees-sexuellement-selon-le-spdts/)

[51] Récemment encore, « 2 Français et 1 Malagasy ont été lunchés par des villageois de Nosy Be, puisqu’ils se sont rendus coupables de mutilations sur un enfant ». Flash info de midi, du journal télévisé M6 du 03.10.13, diffusé une fois seulement.

[52] Journal télévisé M6 Midi, « faits divers ».

[53] D’après certaines directrices d’agence, « ce n’est pas la peine d’ameuter la terre entière ».

[54] Signal d’alarme sur la situation des « bonnes » dans les pays du Golfe (Koweït, Arabie Saoudite).

[55] Témoignages rares de survivantes. Le taux de mortalité à Madagasikara est en constante hausse depuis ces départs de travailleuses.

[56] La vérité historique bien connue depuis la colonisation française est que le peuple malagasy est de peau noire, ce sont des Africains. Cette donnée fausse est véhiculée, depuis et jusqu’à nos jours, et demeure une identité préjudiciable pour ce peuple. Ceci n’est pas un cas particulier.

[57] Processus créé par ANDRIAMANAMPISOA S., dans Socio-anthropologie d’un lieu de mémoire. La Place du 13 Mai 1972 à Antananarivo-Madagasikara (Madagascar), Thèse confidentielle, 2012.

[58] Entre 1500 à 2700 €.

[59] Officiellement 24 agences de la capitale ont obtenu l’agrément gouvernemental et sont financés par le Koweït.

[60] Rôle et devoir de la femme-mère : sécuriser sa progéniture.

[61] 13.09.2013.

[62] 21.09.2013.

[63] Il ne s’agit pas de réapprendre à produire plus de riz, aliment traditionnel malagasy, mais d’apprendre à cultiver d’autres céréales, aliments pour lesquels, les regards extérieurs semblent y trouver plus d’intérêts.

[64] Maître/esclave, colon/colonisé, mère/enfant.

[65] Main d’œuvre bon marché ou même gratuite dans la majeure partie des cas.

[66] La corruption est un phénomène quasi-irréversible à Madagasikara et son éradication ou son atténuation n’est pas prête de s’enclencher. La pratique est devenue une identité-clé pour les gens de pouvoirs.

[67] Une journée des Nations Unies pour les Droits de la femme et la paix internationale.

[68] Souvent les femmes dans les entreprises françaises sont plus diplômées, plus expérimentées et cumulent de nombreuses heures supplémentaires.

[69] -51 à -30 av. J.-C.

[70] -31 av. J.-C.

[71] Langue nationale de Madagasikara.

[72] L’île Maurice est offerte par Madagaskar à la Grande-Bretagne comme dote de mariage et d’amitié.

[73] 1762-1796.

[74] 1837-1901.

[75] 1876-1901.

[76] Du nom du couple régnant, Victoria et Albert de Saxe-Cobourg-Gotha, 1840.

[77] 1979-1990.

[78] 1975.

[79] ANDRIAMANAMPISOA S., Socio-anthropologie d’un lieu de mémoire. La « Place du 13 mai 1972 » à Madagasikara (Madagascar), Thèse confidentielle, nov.2012.

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