Hommage à Gaby "Basy Vava" National.

Basy Vava

"Ce 3 mai 2011, Gabriel Ramananjato, alias Dada Gaby « BasyVava » (du nom de son journal qu’il a fondé mais a récemment été repris en 2010, pour être un tri-hebdomadaire, par un groupe de presse), ira pratiquer au paradis des journalistes. En effet, c’est ce jour-là, dans la nuit, qu’il a quitté cette terre où il a connu plus de bas que de hauts. Le monde est ainsi étrangement fait. Prémonition ? Dans l’après-midi de ce même 3 mai 2011, au « Batou Beach »d’Ambohimanambola, l’actuel ministre de la Communication, Harry Laurent Rahajason, alias Rolly Mercia, avait décidé qu’une délégation de journalistes allaient rendre visite aux trois journalistes malgaches les plus âgés : Paul Abraham, Max Ratsimandisa (présent au collège Saint Michel) et Gabriel Ramananjato. Trop tard, celui-ci nous a définitivement faussé compagnie le soir même. Et, décidément, je vais finir par être l’abonné des cimetières. Qui était Gabriel Ramananjato ? Pour moi, son nom apparaît sur la scène politique, lors des législatives de 1956. Dans un livre d’histoire, "Les jeux politiques des Législatives de 1956. Les principaux candidats et leurs appuis". Puis, Dada Gaby disparaît quelque peu, avant de fonder, peu avant le retour de l’Indépendance et en 1957, le journal « Basy Vava » qui sera proche du ministre de l’Intérieur André Resampa, avec « Mazava Atsinana ». Mais, durant la colonisation, il fut maintes fois jeté en prison : à Mahajanga, Ambatondrazaka... Durant le pouvoir Tsiranana, fut un « Pisodia » (membre du Parti Social Démocrate) à 100%. Le 21 mars 1975, lors du procès qui a suivi l’assassinat du colonel Ratsimandrava, Gabriel Ramananjato était sur le banc des accusés, au côté de Président Tsiranana, André Resampa, Samuel Ramilamanana et Justin Randrianasolo. Mais tout le monde sera grâcié par Didier Ratsiraka alors à la tête du Directoire militaire mis en place peu de temps après. Durant le règne, en deux parties, de l’Amiral rouge, « Basy Vava » fut considéré comme un véritable porte-parole du parti Arema au pouvoir. Par la suite, méprisé par Marc Ravalomanana, Dada Gaby vécut d’expédients. Or, son nom a toujours été lié à l’histoire politique même de la Grande île.

Personnage truculent, n’ayant pas sa langue dans sa poche, Gaby « Basy Vava » (bavard) était vraiment quelqu’un à part. Je me rappelle de ceci : un jour, du côté du lac Anosy, alor qu’on lui avait lancé que sa feuille de chou n’était lue de personne, Dada Gaby a répondu : «Elle est toujours utile, même pour emballer les « mofo gasy » ». Il faut être honnête et avouer que« Basy Vava » a toujours été subventionné par les partis Psd et Arema. A présent,  il vient donc de nous quitter à 82 ans. Mine de rien, notre propre heure approche. Non ? En tout cas, je ne pense pas que son fantôme viendra me hanter la nuit. Car il était aussi partisan du « parlez de moi, même en mal, mais parlez de moi ! ». Aura-t-il droit, lui encore et lui aussi, à un titre posthume ? Cela lui fera une belle jambe... Il lui aura tout de même fallu trois ministre de tutelle avant de passer l'arme à gauche. Et vous savez quoi, pour comprendre que Gaby Basy Vava est exceptionnel ? Il est né le... 3 mai 1929, à Arivonimamo. Cela ne s'invente pas. Les voies du Seigneur sont réellement insondables. Désormais, Gabriel Ramananjato est éternellement libre et libéré. Pas comme la presse...".

Jeannot RAMAMBAZAFY – 4 mai 2011

Source: http://www.madagate.com/monde-malgache/portrait/1823-madagascar-journalisme-en-deuil-gaby-basy-vava-est-parti-nous-a-quittes-.html

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